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L’aviron, sport olympique, en bref…

La pratique de l’aviron comme sport de compétition a pour fin de propulser à la plus grande vitesse possible un bateau, à seule force humaine, au moyen d’avirons !

Il est à noter que le rameur est dos à la direction du bateau et qu’il tient en mains un seul aviron (armement dit « en pointe ») ou deux avirons (armement dit « en couple »). Les avirons sont assujettis à des points fixes du bateau, nommés tollets ou dames de nage : les rameurs s’en servent comme de leviers (dont le bras le plus court est situé entre le rameur et le tollet) pour prendre appui sur l’eau.

Tous les éléments du bateau sont fixes, à l’exception du siège du rameur, fixé sur un chariot coulissant. La position de quelques éléments du bateau peut être réglée pour être adaptée au corps du rameur. Les tollets sont assujettis à des portants disposés à l’extérieur de la coque.

Sur eaux intérieures, calmes, afin d’atteindre la plus grande vitesse possible, la résistance opposée par l’eau à la progression doit être le plus faible possible ; aussi les bateaux utilisés en compétition sont-ils d’une grande finesse (i.e. le rapport longueur/largeur est grand) et très légers : des matériaux synthétiques composites ont peu à peu été substitués au bois pour les alléger, mais les règles internationales applicables aux compétitions imposent une masse minimum.

Par exemple, la coque d’un bateau à huit rameurs est de l’ordre de 18 m de long pour seulement 50 cm de largeur. De cette grande finesse résulte l’instabilité du bateau. Les avirons eux-mêmes, jadis réalisés en bois, sont à présent souvent réalisés en matériaux composites de synthèse.

L’aviron est aussi pratiqué en mer ou en estuaire fluvial, dans des embarcations spécialement conçues, de moindre finesse, plus stables et insubmersibles.

Les embarcations utilisées en compétition sont des bateaux à un rameur en couple (skiff), à deux, à quatre ou à huit rameurs (en couple ou en pointe). Les équipages à huit rameurs comportent, de plus, un barreur qui dirige l’embarcation ; les équipages à deux ou quatre rameurs peuvent, ou non, comporter un barreur. Une idée schématique des embarcations utilisées pour la pratique sportive de l’aviron est figurée ci-dessous :

Les courses, appelées aussi : régates (1), sont disputées sur diverses distances : les courses olympiques sont d’une longueur de 2 000 m, qui est aussi celle des autres compétitions nationales et internationales, sauf pour les plus jeunes rameurs (qui courent sur 1 000 m) et les vétérans (compétitions dites ‘masters’, par catégories d’âge allant jusqu’à 70 ans et plus, elles aussi disputées sur un kilomètre). Ces courses sont disputées ‘en ligne’ (bateaux alignés au départ, sur un bassin où chaque concurrent progresse sur une ligne d’eau qui lui est propre) ou, le cas échéant, lorsque les concurrents sont très nombreux, contre la montre. Il existe aussi des compétitions « sprint » sur courte distance et des compétitions d’endurance, notamment les compétitions dites de Tête de rivière, sur longue distance, disputées en procession, contre la montre.

Le geste du rameur : « le coup d’aviron ».

Le geste technique du rameur, le coup d’aviron, paraît simple à celui qui l’observe de la berge ! Il est, de nos jours, à peu près uniforme (2) chez les rameurs de tous pays, cette « normalisation » gestuelle résultant de la recherche du meilleur rendement possible et procédant d’une longue expérience, depuis l’adoption du siège coulissant (à partir de 1870 !) qui conduit à solliciter des membres inférieurs, dotés des plus puissants muscles du corps, la plus grande partie de l’effort. Son efficacité dépend tout particulièrement d’une parfaite coordination des muscles qui participent à son exécution.

Sans entrer dans les détails, et sans différencier ici la manœuvre de l’aviron ‘en pointe’ de celle des avirons ‘en couple’, on distingue deux phases contrastées dans le coup d’aviron.

– « La propulsion », qui commence lorsque le rameur a replacé son corps vers l’arrière du bateau, tibias verticaux, et qu’il a immergé les palettes de ses avirons pour pouvoir prendre appui : muscles abdominaux et dorsaux contractés (« gainage du tronc »), il étend les jambes et, lorque cette extension est partiellement effectuée, il bascule le buste vers l’arrière en ramenant simultanément les bras vers le buste. Ce mouvement est progressivement accéléré et se termine par la sortie des palettes de l’eau et par un replacement rapide des bras devant le buste (qui provoque, par réaction, un complément d’accélération).

– « Le retour » : bras maintenus tendus devant lui, le rameur replie les jambes et le tronc, et immerge les palettes des avirons, revenant ainsi, par un mouvement à vitesse constante, à la position de début de propulsion.

Ces phases doivent être enchaînées avec précision (presque millimétrique), souplesse et rapidité, de façon bien rythmée, sans aucune interruption du mouvement qui, sauf lorsque la cadence est élevée, est plus rapide pendant la phase propulsive que pendant le retour.

Cette brève description ne permet pas d’apprécier la difficulté d’une bonne exécution du coup d’aviron, qui, de plus, n’est pleinement efficace que si tous les rameurs d’un même équipage l’effectuent en parfait synchronisme. Aussi l’apprentissage et le perfectionnement du coup d’aviron, nécessitent-ils une pratique soutenue.

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(1) De l’italien, regatta ; la première course de bateaux mus à l’aviron, connue historiquement, eut lieu à Venise en 1315. La pratique moderne de l’aviron s’est progressivement codifiée à partir du début du XIXème siècle, au Royaume-Uni, où ce sport connut un grand essor – des courses furent disputées dès 1826 – et se propagea rapidement aux États-Unis et au Canada, avant de gagner l’Europe continentale et le reste du monde.

(2) Les rameurs adaptent la définition de principe pour tenir compte de leurs particularités morphologiques.